La maison tourangelle

La non plus je ne prétends pas à un travail exhaustif mais à retrouver les maisons de mes souvenirs
Capitale de la Touraine, Tours forme un condensé des formes architecturales présentes sur l’ensemble du territoire tourangeau.

La maison à colombages

(Petit document récapitulatif)

Un peu de technique et d'histoire


Tout d'abord qu'est ce qu'une maison à colombage :
  • Une ossature de bois, constituée de pans de bois.
  • Le hourdage, qui forme les murs et qui a un rôle de remplissage et de raidisseur, fait de briques (crues le plus souvent) et parfois recouvertes d’une couche de plâtre pour lisser le tout, de moellons ou de matériaux légers comme le torchis (argile, paille, sable et chaux) ou le plâtre.
Les murs de la maison reposent généralement sur des éléments de maçonneries (le solin) qui protègent le bois de l’humidité du sol. Parfois, tout le premier niveau est fait de pierres.

La technique des bois longs a été utilisée au début. Des bois de forte section (jusqu’à 50 cm de côté) sont utilisés sur 2 ou 3 niveaux pour la réalisation des poteaux d’angle (poteaux corniers) qui montaient d’un seul trait, du bas de la maison vers le haut. Ils sont maintenus à chaque hauteur d’étage par une pièce horizontale (sablière) qui reçoit d’autres poteaux verticaux intermédiaires d’une hauteur d’1 niveau (colombes). Simple mais rapidement abandonnée car construites à même le sol sans isolation, le bois pourrissait facilement (Les maisons en longs pans actuellement conservées ont un mur de soubassement), à partir du 13e le bois long se raréfie, et il est difficile d'apporter ces longs poteaux dans les ruelles étroites et sinueuses des villes médiévales

La technique des bois courts : 1 poteau forme un niveau. Une paroi d’un étage est délimitée en bas par la sablière d’étage, et de chaque côté par un poteau cornier. Les pièces sont assemblées entre elles par des tenons et des mortaises. Pour raidir le cadre, certaines pièces forment soit des croix de Saint-André, soit des décharges. Les pieds des poteaux sont assemblés sur la sablière de chambrée (basse), qui est posée sur un mur en pierre. Cette forme de construction va développer les maisons à encorbellement.

L’encorbellement permet de porter une charge en surplomb sur le nu d’un mur. Les maisons vont avoir un ou plusieurs étages, en saillie sur le rez-de-chaussée.
Dès le 14e, l’encorbellement primitif était simple : le poteau du rez-de-chaussée portait le sommier et s’évasait vers le haut en portant le pigeard, la première sablière du 1er étage était directement posée dessus.
Cette technique va se perfectionner, d'ou la multiplication des encorbellements. Certaines maisons pouvaient avoir 2, 3, voire exceptionnellement 4 étages en encorbellement : le sommier repose sur le pigeard ; Il y a 2 sablières, inférieure correspondant au mur du rez-de-chaussée et supérieure servant au mur du 1er étage.
La construction en encorbellement permettait de gagner un peu de place dans les étages et évitait aux eaux de pluie de s’écouler sur la façade. Mais ce système a été interdit. Les rues médiévales, assez étroites, se trouvaient encore réduites, ce qui les assombrissait. Il posait des problèmes de sécurité lors des incendies, assez courants dans les villes médiévales.
Pour comprendre un peu mieux quelques dessins (qui me seront précieux quand je ferai ma miniature)
l'assemblage d'une façade
avec  la composition du pan de bois
et pour l'encorbellement
http://bibliothequerrs.forumsactifs.com/t104-livre-pan-de-bois
Les 2 étages de pans de bois de face sont posés en encorbellement l'un sur l'autre(profil A). Les poteaux d'angle et d'axe de la façade B ont 22 et 24 cm d'équarrissage; tous les autres, n'ont que 17 à 19 cm. Les solives C des planchers posant sur les sablières hautes assemblées sur la tête des poteaux, sont soulagées par des goussets et liens D à l'intérieur et à l'extérieur, et peuvent ainsi recevoir à leur extrémité la sablière basse de l'étage au-dessus. Ces solives étant espacées de près d'1 m et reçoivent de plus faibles solives, ou lambourdes, sur lesquelles sont posés les bardeaux avec entrevous, aire et carrelage. Le roulement du pan de bois est maintenu par des décharges E assez fortes, et des croix de Saint-André sous les appuis des fenêtres. (tiré du Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle de Viollet-le-Duc)

L’essentage ou bardage consiste à recouvrir les poutres, le plus souvent les pignons avec des essentes ou bardeaux (petites planches de bois, tuiles de bois) ou des ardoises. Il assure une protection durable du bois situé du côté de la maison exposé aux intempéries.

A Tours


Dominée par une architecture de pierre, ou prédomine le tuffeau, la ville de Tours abrite, comme sur la place Plumereau, de splendides maisons à pans de bois.
Place Plumereau
Un remplissage maçonné simple
A l'angle des rues du Change et de la Rôtisserie
mais dans le décor de leurs façades, certaines offrent un remplissage en briques qui, entre les colombes, forment des dessins géométriques.
Au 2 place Foire-le-Roi - elle date du 15ème siècle
Certaines mixtent le colombage et la pierre sous un toit d'ardoise
Au carrefour des rue de Constantine et de Maillé, la maison du Croissant 
tandis que d'autres offrent un mur supportant un bardage d'ardoises
rue Blanqui
Une légère avancée de toiture, portée par une grande pièce en bois courbe, protège la partie haute du mur des ruissellements de pluie.

Les dépendances en bois

Outre les maisons à colombage,le bois est fréquemment mis en oeuvre dans toute la Touraine pour la fabrication de hangars agricoles.

Le tuffeau

Des témoins sculptés : Cette ancre de bateau renseigne sur le métier de l‘ancien propriétaire des lieux et sur l’activité tournant autour de la Loire (batellerie et pêche).

Plus ou moins poreux et plus ou moins gélif, le tuffeau peut développer certaines maladies qui se traduisent par son effritement, voire parfois des éclatements ou une destruction par plaque.

Les pierres de seuil détonnaient avec la blancheur des murs en tuffeau. Beaucoup proviennent des carrières de Chauvigny, non loin de Poitiers, lieux d’extraction d’une pierre calcaire particulièrement dure, utilisée en soubassements.

La maison paysanne

Certains éléments donnent une unité

  • c'est une maison basse à plan rectangulaire

  • au 17e la "cellule" de base comprend séjour, cuisine et chambre
  • 1 porte et 1 fenêtre avec le plus souvent des jambages et un linteau en pierre de taille
  • le toit en tuiles a 2 pentes symétriques d'au moins 45° ; quand il est réparé en partie basse c'est souvent avec de l'ardoise

  • on trouve une souche de cheminée en pignon
  • il y a également souvent une lucarne gerbière
  • a partir du 18e une nouvelle chambre s'ajoute avec ouverture sur la façade par une fenêtre et très souvent une porte
  • parfois sur le revers de la maison, un appentis en basse-goutte vient s'appuyer

mais des différences aussi

Notamment par les matériaux de construction : sont utilisés la pierre et le sable disponible à proximité ce qui donne des aspects différents :
  • pierre de taille en tuffeau dans le Bourgueillois

  • pan de bois - torchis - briques dans la Gatine, 

  • moellon de tuffeau et pierre de taille dans le Chinonais, ...
  • Les pierres de taille en tuffeau de ce mur sont naturellement veinées de jaune. Elles ont été layées, c’est-à-dire striées par une petite hache au tranchant dentelé, et jointoyées avec un mortier de chaux hydraulique, chargé d’un sable de carrière prélevé dans un ancien lit du Loir pour obtenir cette couleur légèrement jaune
pierres de taille en tuffeau veinées de jaune
  • Monté en moellons de calcaire, ce mur a reçu un enduit à la chaux aérienne chargée en faluns, un dépôt marin du tertiaire formé de fossiles, de sable et d’argile, provenant des carrières de Savigné-sur-Lathan. Très spécifique, relativement rare, ce type d’enduit se rencontre à Savigny et dans ses alentours.
enduit à la chaux aérienne chargée en faluns
Elles avaient parfois l'allure de fermes fortifiées, dont les bâtiments s'ordonnancent autour de cours fermées, retranchées derrière de hauts murs. À noter, la couverture en tuile plate.

1 commentaire:

  1. bonjour je vie en Touraine et je vois souvent des maisons avec les bas des toits en ardoises ma question est pourquoi ? histoire d'architecture ?utilité?
    merci

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